Créer le plan de son jardin en permaculture : une étape clé pour un écosystème durable.
Concevoir le plan de son jardin en permaculture ne se limite pas à dessiner des carrés de culture. C’est une façon de penser son espace en s’inspirant de la nature, pour que tout fonctionne ensemble : les plantes, l’eau, le soleil, la flore… En observant bien son terrain et en plaçant chaque élément au bon endroit (potager, compost, arbres, poulailler…), on crée un jardin à la fois beau, productif et durable. C'est pourquoi il est important de créer un plan bien réfléchi qui nous aidera à gagner du temps, à mieux cultiver et à respecter l’équilibre de la nature. Quelque soit la taille du terrain !
Voici les 8 étapes simples et concrètes pour dessiner le plan de son jardin en permaculture, même si l'on débute :
1-Observer le terrain
Avant toute chose, il est important de bien observer et d'analyser son terrain :
Orientation : Où est le nord ? Où est le soleil à différents moments de la journée ?
Pentes et reliefs : L'eau ruisselle-t-elle ? Y a-t-il des zones plus humides ou plus sèches ?
Sol : Texture (argileux, sableux…), profondeur, richesse, acidité (tu peux faire un test).
Climat local : Vent dominant, gelées, microclimats.
Faune et flore existantes : Plantes sauvages, insectes, oiseaux…
On note tout sur un carnet ou sur un croquis de base.
2-Mesurer et dessiner un plan de base
Puis vient le moment de réaliser un plan de base : On dessine un plan à l’échelle sur un papier en indiquant les dimensions du terrain. Mais aussi les emplacements fixes comme la maison, la cabane de jardin, les arbres déjà présents, murs, haies, etc... Et encore les chemins, clôtures, zones d’ombre, accès à l’eau.
3-Identifier les zones
Le zonage en permaculture est un concept-clé de design qui consiste à organiser l’espace selon la fréquence d’utilisation et d’entretien des éléments. C’est une façon logique d’aménager le jardin pour minimiser les efforts et maximiser l’efficacité. On part de la maison, là où l'on passe le plus de temps. C'est la zone 0 et les autres zones s'organisent autour de cette zone 0.
Voici donc les 5 zones que l'on retrouve dans un jardin en permaculture :
Zone | Usage | Fréquence d'accès |
---|---|---|
Zone 0 | Maison/habitation | Quotidienne |
Zone 1 | Potager, herbes aromatiques, compost | Quotidienne |
Zone 2 | Vergers, petits animaux, cultures moins intensives | Régulière |
Zone 3 | Champs, pâturages, arbres fruitiers | Occasionnelle |
Zone 4 | Forêts, zones semi-sauvages | Rare |
Zone 5 | Nature sauvage, non cultivée, pour observer | Jamais ou presque |
Répartissez ces zones logiquement sur votre plan.
Le schéma ci-contre nous monte un exemple de petit jardin. En effet, le principe de zonage s'applique à tout type de terrain, y compris les plus petits. Avec toujours un aspect pratique: Une allée droite mène à à villa, avec la place devant pour permettre à la voiture de faire son demi-tour. Une deuxième allée bien plus étroite permet de faire le tour de la maison tout en laissant un maximum de place pour les végétaux.
Quatre exemples concrets :
1- Vous souhaitez récolter du basilic chaque jour ? Il doit être en zone 1.
2- Vous taillez vos arbres fruitiers une fois par an ? Mettez-les en zone 2 ou 3.
3- Vous souhaitez observer la faune locale sans la déranger ? Laisse une zone 5 en friche.
4- Repiquez l'épinard de Malabar au pied de vos laitues pour leur faire une ombre naturelle en zone 1 ou 2.
4-Penser à l’eau
Les ombres pluviométriques au jardin en permaculture désignent les zones qui reçoivent naturellement moins d’eau en raison de leur position par rapport au vent dominant et aux obstacles comme les bâtiments, haies ou murs. Ces structures peuvent bloquer la pluie, créant ainsi des zones plus sèches appelées “ombres pluviométriques”. Ces microclimats secs influencent fortement le choix des plantes : on y privilégiera des espèces résistantes à la sécheresse, comme les aromatiques méditerranéennes (thym, romarin, lavande). En identifiant ces zones lors de l’observation du terrain, on peut adapter la conception du jardin en y ajoutant des récupérateurs d’eau, du paillage ou en y concentrant des plantes peu gourmandes en humidité.
Il faut donc observer le cheminement naturel de l’eau, penser à créer des baissières (fossés de rétention sur courbe de niveau), mares, ou buttes pour retenir l’eau. Et enfin utiliser du paillage pour garder l’humidité.
Sur son plan, on place les récupérateurs d’eau de pluie. On dessine les pentes, baissières, mares, rigoles… On essaie de garder l’eau sur le terrain au maximum.
5- Etudier les microclimats du jardin
Les conditions climatiques peuvent varier considérablement, même dans un petit jardin. La présence de bâtiments comme la maison, un garage ou des abris crée des zones d’ombre, mais offre aussi une protection contre le vent et les écarts de température. Cela influence également la luminosité et la disponibilité en eau, ce qui a un impact direct sur le choix des plantes à cultiver. Pour bien comprendre l’exposition de votre jardin, commencez par repérer son orientation. Identifiez l’endroit où le soleil se couche – à l’ouest dans les deux hémisphères. Ainsi, la zone du jardin qui reçoit la lumière du soir est exposée à l’ouest. Vous pouvez ensuite déterminer les zones orientées vers les trois autres points cardinaux et les indiquer sur votre plan à l’aide de flèches.
6-Etudier la topographie du jardin
La topographie du jardin en permaculture joue un rôle clé dans la gestion de l’eau, la fertilité du sol et le microclimat. En observant les pentes, creux et reliefs du terrain, on peut concevoir des aménagements qui favorisent la rétention de l’eau (comme les baissières), réduisent l’érosion et permettent une distribution naturelle des nutriments. Une légère pente, par exemple, peut être exploitée pour diriger l’écoulement des eaux de pluie vers des zones de culture, tandis que les zones basses seront plus humides et propices aux plantes gourmandes en eau. Comprendre la forme du terrain permet donc de placer les éléments du jardin de façon efficace, en s’appuyant sur la gravité et les dynamiques naturelles du site.
7-Choisir les éléments à placer
On liste les éléments que l'on souhaite introduire. Par exemple un tunnel de jardin, une serre, un poulailler ou un bassin en utilisant une échelle de permanence.
Qu'est ce qu'une échelle de permanence ? Une échelle de permanence permet de classer les données en fonction de la plus ou moins grande facilité à réaliser les changements envisagés. On commence la liste par ce qui est impossible ou difficile à modifier. Par exemple le climat local et la présence d'éléments existant extérieur au jardin comme un arbre centenaire. Les modifications faciles à réaliser viennent en fin de liste. Ce classement permet de dresser un plan d'action.
8-Dessiner le plan final
On reprend notre plan et on y positionne les nouveaux éléments en tenant compte des zones, des microclimats et de la topographie du jardin.
Et voilà, on obtient le plan final. Il ne faut pas hésiter à modifier, changer,... Bref à faire plusieurs versions ! Le jardin vit et change avec le temps. Ce plan est une base, mais il doit évoluer selon vos observations, les récoltes, et les envies.