La nature est très diverse. Les grands arbres coexistent avec les plus petits qui forment des couches plus basses, eux-mêmes servant de support aux grimpantes. C'est lorsque deux écosystèmes se rencontrent que l'on retrouve une plus grande diversité de faune et de flore.

La permaculture cherche à reproduire cette diversité dans un espace limité en utilisant des bordures, des haies ou encore des guildes.

Zoom sur les guildes en permaculture

Une guilde est un petit groupe de plantes, champignons, voire animaux, qui cohabitent et interagissent de manière bénéfique entre eux et avec leur environnement. L’idée est de recréer les équilibres naturels des écosystèmes, comme dans une forêt où chaque espèce joue un rôle complémentaire.

Par exemple, autour d’un arbre fruitier, on peut créer une guilde avec :

• des plantes fixatrices d’azote (ex. trèfle, luzerne) qui nourrissent le sol,

• des plantes couvre-sol (fraisiers, consoude) qui gardent l’humidité et empêchent les “mauvaises herbes”,

• des fleurs mellifères (soucis, bourrache) qui attirent les pollinisateurs et les auxiliaires,

• parfois même des plantes répulsives (ail, ciboulette) contre certains ravageurs.

Le but ? Avoir un système autonome, productif et résilient, où chaque élément soutient les autres. 

Les 3 grands types de guilde

On retrouve souvent 3 grands types de guildes, qui s’inspirent des rôles écologiques des plantes dans un système vivant :

1. Les guildes autour d’une plante nourricière (ou plante clé)
   Exemple : un pommier entouré de fixateurs d’azote, de fleurs mellifères, de couvre-sol et de répulsifs naturels.
   Ces guildes sont conçues pour soutenir un arbre fruitier ou une culture principale.

2. Les guildes de fonctions écologiques
   Elles regroupent des plantes qui assurent un service précis. Pour attirer les pollinisateurs par exemple. Ou bien améliorer en utilisant des plantes accumulatrices de nutriments). Ou encore pour protéger contre les ravageurs. On trouve souvent dans un jardin en permaculture une guilde de fleurs mellifères pour nourrir les insectes auxiliaires.

3. Les guildes de culture associée (plantes compagnes)
   Ici, on pense au potager : des légumes et aromatiques associés pour s’entraider. 

Le plus connu de ce type de guilde est le guilde des 3 sœurs. C'est est une association traditionnelle de cultures où le maïs, les haricots grimpants et les courges poussent ensemble en synergie. Le maïs fournit un tuteur naturel aux haricots, qui enrichissent le sol en azote grâce à leurs racines, tandis que les courges, avec leurs larges feuilles, couvrent le sol pour garder l’humidité et limiter les herbes indésirables. Ensemble, ces trois plantes créent un petit écosystème autonome, productif et résilient, inspiré des savoir-faire amérindiens.

Comment créer des guildes ?

Il suffit de dresser des listes de plantes ayant des besoins similaires et offrant les avantages comparables. Puis de regrouper celles qui sont compatibles.

• Plantes fixatrices d’azote (trèfle, féverole, robinier) → enrichissent le sol en azote.

• Plantes dynamiques (consoude, ortie, pissenlit) → puisent les nutriments profonds et les rendent disponibles.

• Plantes pour couvrir le sol (fraisiers, origan, trèfle rampant) → limitent les mauvaises herbes, conservent l’humidité.

• Plantes répulsives (ail, ciboulette, tanaisie, souci) → éloignent les insectes nuisibles.

• Plantes attractives (bourrache, lavande, fenouil) → attirent les pollinisateurs et auxiliaires.

• Plantes structurantes (tournesol, maïs) → servent de tuteurs ou de brise-vent.

A partir de cette liste, vous pouvez choisir celles que vous souhaitez cultiver ensemble, en appliquant le principe de guilde des plantes compagnes : Comment chaque espèces bénéficie-t-elle aux autres ? Ensuite, vous pourrez refléchir sur les fonctions écologiques et le partage des ressources: les plantes vont-elles se concurrencer ou peuvent-elle coexister en harmonie ?

Facile, non ?